Les Vers dorés de Pythagore
Pythagore peut être considéré comme
un des pères spirituels des francs-maçons.
Les bâtisseurs médiévaux transmettaient
une géométrie sacrée qui remonte à
Pythagore et qui était vivace jusqu'au 16e siècle.
Pythagore a en effet joué un rôle dans les
mythes et légendes des bâtisseurs médiévaux,
et sur le frontispice des Constitutions d'Anderson on retrouve
le "théorème de Pythagore" concernant
les triangles rectangles.
" Honore en premier lieu les Dieux immortels
dans l'ordre qui leur fut assigné par la Loi. Respecte
le Serment. Honore ensuite les Héros glorifiés.
Vénère aussi les Génies terrestres,
en accomplissant tout ce qui est conforme aux lois. Honore
aussi et ton père et ta mère et tes proches
parents. Entre les autres hommes, fais ton ami de celui
qui excelle en vertu. Cède toujours aux paroles de
douceur et aux activités salutaires. N'en viens jamais,
pour une faute légère, à haïr
ton ami, quand tu le peux : car le possible habite près
du nécessaire. Sache que ces choses sont ainsi, et
accoutume-toi à do-miner celles-ci la gourmandise
d'abord, le sommeil, la luxure et l'empor-tement. Ne commets
jamais aucune action dont tu puisses avoir honte, ni avec
un autre, ni en ton particulier. Et, plus que tout, respecte
toi toi--même. Pratique ensuite la justice en actes
et en paroles. Ne t'accoutume point à te comporter
dans la moindre des choses sans réfléchir.
Mais souviens-toi que tous les hommes sont destinés
à mourir, et parviens à savoir tant acquérir
que perdre les biens de la fortune.
À l'égard de tous les maux qu'ont à
subir les hommes de par le fait des arrêts augustes
du Destin, accepte-les comme le sort que tu as mérité
; supporte-les avec douceur et ne t'en fâche point.
Il te convient d'y remédier, dans la mesure que tu
peux. Mais pense bien à ceci: que la Destinée
épargne aux gens de bien la plupart de ces maux.
Beaucoup de discours, lâches ou généreux,
tombent devant les hommes ; ne les accueille pas avec admiration,
ne te permets pas de t'en écarter. Mais si tu vois
qu'on dit quelque chose de faux, supporte-le avec patience
et douceur. Quant à ce que je vais te dire, observe-le
en toute circonstance.
Que jamais personne, ni par ses paroles ni par ses actions,
ne puisse jamais t'induire à proférer ou à
faire ce qui pour toi ne serait pas utile. Réfléchis
avant d'agir, afin de ne point faire des choses insensées,
car c'est le propre d'un être malheureux de proférer
ou de faire des choses insensées, Ne fais donc jamais
rien dont tu puisses avoir à t'affliger dans la suite.
N'entreprends jamais ce que tu ne connais pas ; mais apprends
tout ce qu'il faut que tu saches, et tu passeras la vie
la plus heureuse. Il ne faut pas négliger la santé
de ton corps, mais avec mesure lui accorder le boire, le
manger, l'exercice, et j'appelle mesure ce qui Jamais ne
saurait t’incommoder. Habitue-toi à une existence
propre, simple ; et garde-toi de faire tout ce qui attire
l'envie. Ne fais pas de dépenses inutiles, comme
ceux qui ignorent en quoi consiste le beau. Ne sois pas
avare non plus : la juste mesure est excellente en tout.
Ne prends jamais à tâche ce qui pourrait te
nuire, et réfléchis avant d'agir. Ne permets
pas que le doux sommeil se glisse sous tes yeux, avant d'avoir
examiné chacune des actions de la journée.
En quoi ai-je fauté ? Qu'ai-je fait ? Qu'ai-je omis
de ce qu'il me fallait faire ? Commence par la première
à toutes les parcourir. Et ensuite, si tu trouves
que tu as commis des fautes, gourmande-toi mais, si tu as
bien agi, réjouis-toi. Travaille à mettre
ces préceptes en pratique, médite-les ; il
faut que tu les aimes, et ils te mettront sur les traces
de la vertu divine, j'en jure par celui qui transmit à
notre âme le sacré Quaternaire, source de la
Nature dont le cours est éternel. Mais ne commence
pas à prendre à tâche une oeuvre sans
demander aux Dieux de la parachever. Quand tous ces préceptes
te seront familiers, tu connaîtras la constitution
des Dieux immortels et des hommes mortels, tu sauras jusqu'à
quel point les choses se séparent, et jusqu'à
quel point elles se rassemblent. Tu connaîtras aussi,
dans la mesure de la Justice, que la Nature est en tout
semblable à elle-même, de sorte que tu n'espéreras
point l' inespérable, et que plus rien ne te sera
caché.
Tu sauras encore que les hommes choisissent eux mêmes
et librement leurs maux, misérables qu'ils sont ;
ils ne savent ni voir ni entendre les biens qui sont près
d'eux. Peu nombreux sont ceux qui ont appris à se
libérer de leurs maux. Tel est le sort qui trouble
les esprits des mortels. Comme des cylindres, ils roulent
çà et là, accablés de maux infinis.
Innée en eux, en effet, l'affligeante Discorde les
accompagne et leur nuit sans qu'ils s'en aperçoivent
; il ne faut point la provoquer, mais la fuir en cédant.
0 Zeus, notre père, tu délivrerais tous les
hommes des maux nombreux qui les accablent, si tu montrais
à tous de quel Génie ils se servent Mais toi,
prends courage, puisque tu sais que la race des hommes est
divine, et que la Nature sacrée leur révèle
ouvertement toutes choses. Si elle te les découvre,
tu viendras à bout de tout ce que je t'ai prescrit
; ayant guéri ton âme, tu la délivreras
de ces maux. Mais abstiens-toi des aliments dont nous avons
parlé, en appliquant ton jugement à tout ce
qui peut servir à purifier et à libérer
ton âme. Réfléchis sur chaque chose,
en prenant pour cocher l'excellente Intelligence d'en haut.
Et si tu parviens, après avoir abandonné ton
corps, dans le libre éther, tu seras dieu immortel,
incorruptible, et à jamais affranchi de la mort.
 |